En quelques mots, qu’est-ce que le neurofeedback ?
Le neurofeedback est une approche qui permet d’aider le cerveau à se réorganiser de lui-même pour mieux fonctionner. Au moyen d’électrodes placées sur le crâne, le système analyse l’activité électrique du cerveau et lui renvoie ensuite des informations sur son propre fonctionnement. Non seulement le cerveau se réorganise et se régule, mais également tous les autres systèmes du corps. C’est ainsi que des changements positifs surviennent, d’ordre psychique ou physique, dans notre fonctionnement cognitif ou émotionnel et aussi par exemple moteur, digestif, hormonal, immunitaire.
Plusieurs méthodes de neurofeedback existent, celle que nous utilisons s’appelle NeurOptimal®. Cette méthode a été conçue et développée par Val et Sue Brown, de Zengar Institute.
Aucun effort de volonté, de contrôle ou de concentration n’est nécessaire pendant la séance. La personne n’a pas à se mettre dans un état particulier, elle n’a pas à évoquer un traumatisme ou un contexte qui la fait souffrir. Car le cerveau travaille à un niveau non conscient. Même chez les personnes qui connaissent des dysfonctionnements évidents du cerveau comme l’épilepsie, la « plasticité » de notre cerveau joue son rôle et permet à la fois une certaine robustesse ou « résilience » et en même temps une certaine capacité d’adaptation.
Concrètement, comment se déroule une séance ?
Deux capteurs sont posés sur la tête : ils permettent de mesurer l’activité électrique du cerveau. La personne est confortablement installée. Elle choisit la musique ou le film qui lui plaît. La séance proprement dite, qui dure environ une demi-heure, se déroule de façon entièrement automatique. La personne n’a rien à faire, elle peut même fermer les yeux et somnoler car aucune activité consciente n’est nécessaire.
Que peuvent apporter ces séances aux enfants atteints de FIRES ?
Comme dans bien des méthodes, seule la pratique va permettre de mesurer les effets de NeurOptimal® pour tel ou tel enfant. Je n’ai jamais reçu quelqu’un dont le diagnostic était le FIRES, en revanche, j’ai vu de nombreuses personnes sévèrement épileptiques avec des causes et des conséquences diverses. Fréquemment, le neurofeedback réduit la fréquence et l’intensité des crises. Dans plusieurs cas, la posologie des anti-convulsivants a été diminuée voir stoppée. Une jeune femme qui avait des crises quotidiennes et a fait des séances de neurofeedback n’en a plus aucune depuis maintenant 5 ans.
Et pour les troubles liés à l’épilepsie qui sont souvent autant voire plus handicapants que l’épilepsie elle-même : troubles moteurs, de la parole, difficulté à gérer les émotions, troubles autistiques…
Il faut toujours essayer et faire des séances. Les changements ont lieu dans des domaines extrêmement divers. Je me souviens d’une petite fille qui ne supportait pas qu’on la touche et qui bavait beaucoup, en quelques séances, ces troubles se sont améliorés. Ou ce jeune homme au comportement violent dont les crises de violence se sont réduites d’après les parents de 70%.
Quels que soient les troubles initiaux, on constate souvent une plus grande envie de communiquer, plus de joie de vivre, plus de présence, un meilleur contrôle des émotions, des regards et des sourires.
Serait-ce miraculeux ?
Non bien sûr, c’est la méthode qui est géniale ! Et notre cerveau ! L’efficacité de la méthode s’explique scientifiquement par la capacité d’apprentissage de tout cerveau. Avec la méthode NeurOptimal®, on ne fait aucun diagnostic. La méthode s’adapte à tout cerveau, elle détecte les dysfonctionnements dans l’activité du cerveau mais sans les interpréter, sans en chercher les causes. Elle informe le cerveau par une brève interruption du son au moment opportun et permet ainsi au cerveau de s’auto-réparer. Comme c’est le cerveau qui se régule mieux de lui-même sans qu’on ne lui impose rien, on ne constate pas d’effets secondaires.
Les effets du neurofeedback permettent aussi aux enfants de mieux progresser avec d’autres méthodes qui les font travailler sur le plan moteur ou cognitif.
Cela semble très attirant, pourquoi en tant que parent, cette technique ne nous est pas proposée par les médecins de nos enfants ?
C’est une technique encore très récente. Elle s’appuie sur le principe de la neuro-plasticité qui est admise depuis relativement peu de temps. Je forme de plus en plus de personnes venant de thérapies plus conventionnelles, il s’agit de démarches personnelles de leur part mais je ne doute pas, avec les résultats déjà constatés et les explications scientifiques que nous pouvons mettre en avant (ce que nous avons déjà fait dans notre livre Le Neurofeedback dynamique) que cette méthode gagnera en reconnaissance.
Pour l’instant, elle n’est donc pas prise en charge par la sécurité sociale. Quel budget prévoir ? Quelle est la démarche à adopter pour les parents tentés par NeurOptimal® pour leur enfant ?
Je recommanderais de commencer par faire quelques séances avec un praticien pour voir quels changements on peut déjà observer et si cela plaît à l’enfant. Il faut compter de 40 à 60 euros la séance.
Ensuite il est possible de louer le matériel pour quelques mois en suivant une mini-formation pour apprendre à faire soi-même les séances à la maison. Il faut compter 300 euros par mois pour 10 séances.
Enfin, on peut acheter le matériel, qui existe en deux versions :
- Le système Personnel est conçu pour une utilisation limitée. Il faut compter 5000 à 5500 euros TTC pour l’achat du matériel qui comprend 300 séances. Ensuite il faut racheter des recharges de séances (à 10 dollars la séance par paquet de 100 séances).
- Le système Professionnel coûte de 9000 à 9500 euros TTC et permet une utilisation illimitée.